Qu’il est loin le « bon « vieux temps où la Chine s’indignait face aux manifestations de boycott contre les jeux olympiques de Pékin et à la venue du Dalaï Lama en France. Profitant de l’occasion pour se faire une place au soleil – certes voilé – européen, l’Empire du Milieu vient de proposer son aide à la zone euro pour – nous dit-on – faire face à la crise de la dette.
Proposition que la France s’est empressée d’accepter… signe démontrant s’il en était besoin que la situation est préoccupante.
« La France est favorable » à ce que la Chine apporte son aide à la zone euro via un mécanisme spécifique actuellement à l’étude, adossé au Fonds monétaire international, a en effet annoncé mercredi une source gouvernementale en marge du sommet des dirigeants européens à Bruxelles. En vue de faire avancer les choses, Nicolas Sarkozy devrait téléphoner jeudi au président Hu Jintao à ce sujet.
Cette position française intervient alors plusieurs pays émergents majeurs, tels que la Chine, ont répondu favorablement mercredi à un appel de la zone euro en vue de lui « porter secours ».
Cette « aide » devrait passer par la création d’un ou plusieurs fonds spéciaux, dont l’un adossé au FMI, l’objectif étant d’attirer les investisseurs extérieurs à la zone euro. Plus globalement, les BRICS seraient d’ores et déjà d’accord pour investir au sein du Fonds européen de stabilité financière, sous réserve d’avoir la « caution » du FMI.
Les choses s’avèrent de plus en plus précises, puisque, alors même que le sommet ne s’achève, l’Union européenne a d’ores et déjà annoncé que le directeur du FESF, Klaus Regling, se rendrait en Chine vendredi “sur fond de crise des dettes souveraines en Europe”. Des sources diplomatiques ont également indiqué que la Chine était prête à “abonder le fonds” européen. Mercredi, le Quai d’Orsay a assuré que Pékin avait “une attitude ouverte” et “aller discuter avec les Européens des multiples manières de coopérer.“
A noter que selon des experts français et allemands, la Chine détiendrait d’ores et déjà quelque 500 milliards de dollars de dette publique européenne. Elle souhaiterait actuellement diversifier ses « quelque » 3.200 milliards de dollars de réserves de change, essentiellement libellées en monnaie US.