Jean-Louis Pan Ké Shon, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (Ined), conteste les conclusions de l’enquête Banlieue de la République qui concluait à une islamisation de certaines zones et leur «sécession culturelle». Il affirme au contraire que l’assimilation est une réalité.
Encore une fois, la religion musulmane et les banlieues servent à se faire peur avec la gourmandise et les délices des spectateurs de films d’horreur à l’imagerie pourtant improbables. […] […]En réalité, le modèle multiculturel d’intégration, qui prévalait jusque-là, a laissé place à un modèle basé sur le concept d’assimilation. Implicitement, les immigrés doivent abandonner les signes extérieurs de leur culture et de leur religion pour se fondre dans la culture dominante, dans l’ordre social établi, ordre qui est implicitement blanc et chrétien. D’aucuns remarquent que «les espaces musulmans, ancrés autour des mosquées et» d’autres «institutions islamiques, sont lus par certains comme les symboles d’insularité et les sites possibles d’insurrection» (Philipps, 2006). L’impensé loge dans un imaginaire républicain blanc et chrétien qui s’accommode mal d’une diversité musulmane, ou perçue comme telle, devenue pathologique et audible après le 11-Septembre.
