Malgré les errements de la diplomatie française avant la chute de Ben Ali, le nouveau gouvernement tunisien a répondu favorablement aux offres des chaînes de télévision françaises pour aider, en formation et en matériel, les médias tunisiens.
Habitués pendant le règne du président Ben Ali et de son clan à se faire dicter leurs textes ou à lire des communiqués, les journalistes tunisiens ont dû (ré)apprendre très rapidement les «fondamentaux» de leur métier pour traiter les premières élections libres du 23 octobre dernier. Du paysage politique à parti unique, ils ont vu fleurir une centaine de partis présentant plus de 10 000 candidats pour seulement 217 sièges. […]
Dès le 31 mai dernier, France Télévisions faisait parvenir aux deux chaînes publiques tunisiennes une première aide d’urgence en moyens de tournage et de montage. De son côté, Canal France international (CFI), filiale de France Télévisions, assure la formation sur place d’une centaine de journalistes. Les formateurs, souvent journalistes de France 2, France 3 ou France 24, leur apprennent, entre autres, à organiser un débat contradictoire, à relancer les invités ou à respecter leur temps de parole. Plusieurs stages de formation sont aussi proposés aux présentateurs.
De son côté, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’investit beaucoup en Tunisie où il contribue sous forme de conseils à l’élaboration d’un nouvel organisme de régulation de l’audiovisuel tunisien. «Quoi qu’il arrive, nous ne reviendrons jamais en arrière», assure la rédactrice en chef du 20 heures sous l’oeil approbateur des journalistes. […]
Direct Matin N° 964 p.12 (A télécharger)