Insultes fréquentes, violences parfois, les sans-domicile-fixe et les demandeurs d’asile qui ont installé leurs campements à Beauvais (Oise), sous le pont de Paris, ont du mal à se côtoyer.
Paroxysme de ce malaise, dans la nuit du 11 au 12 octobre, une personne encagoulée a essayé de mettre le feu aux haies situées le long du camp de fortune des demandeurs d’asile. Elle a ensuite aspergé de gaz lacrymogène les toiles du campement sous lesquelles dormaient les migrants. Quatre d’entre eux ont dû être hospitalisés. Certains ont cru reconnaître un SDF. L’enquête est en cours. A la suite de cette agression, le préfet a promis «des patrouilles plus fréquentes et une présence policière renforcée». […]
«La situation est grave, s’inquiète Jean-Michel Bavard, le porte-parole du collectif Solidarité Migrants. L’ambiance est terrible, avec des cris, des injures et même parfois des menaces de mort. Ce sont des conditions difficiles à supporter pour les migrants. Ils pourraient leur répondre, mais ils font preuve de beaucoup de sang-froid pour se maîtriser. Ils veulent être exemplaires pour qu’on n’ait rien à leur reprocher par rapport à leur demande d’asile.»
Mais, pour le porte-parole de l’association, il ne faut pas se tromper d’adversaire. «Les SDF sont démunis, abîmés par la rue, insiste-t-il. Avant, ils avaient droit à une douche par jour à la boutique Solidarité Emmaüs,et maintenant on leur dit que ce n’est plus possible parce qu’il y a trop de monde, on peut comprendre qu’ils soient contrariés. Souvent ivres, ils n’ont pas la conscience suffisamment claire. Le vrai responsable, c’est la préfecture, qui ne fait rien pour ces migrants.»
Le Parisien (Merci à Zatch)