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En 1961, l’Allemagne signait un accord avec la Turquie pour encourager la venue de travailleurs turcs. Angela Merkel va «célèbrer» mercredi cinquante ans d’immigration. Dans le malaise. 2,5 millions de Turcs d’origine vivent en Allemagne, dont 1,5 million a la nationalité allemande.

Peut-on devenir Allemand et rester Turc ?

«Il y a quarante ans tout le monde avait du travail. Avec la crise, regrette Ahmet Bayram, 66 ans, arrivé en 1971 à Berlin, les Allemands ont commencé à nous accuser de piquer leur boulot et à nous reprocher de rouler en Mercedes, profitant de leur sécurité sociale.» Ahmet a le passeport allemand mais a conservé sa nationalité turque.

«Nous restons des gens tolérés», résume Bekir Yilmaz. Il nous montre une lettre anonyme arrivée le matin. «Pourquoi votre association proteste-t-elle contre l’interdiction des grillades dans le Tiergarten (ndlr: parc central de Berlin à deux pas de la résidence du président de la République) Vos compatriotes sont incapables de se tenir correctement et proprement. Allez à Ankara ou à Istanbul faire vos barbecues! Ici, vous êtes seulement des invités tolérés.» […]

Né à Berlin en 1977, Ender Çetin, se sent Berlinois à 100%, mais n’a jamais demandé la nationalité allemande. Pas question de renoncer à sa nationalité turque. Rien ne dit qu’il n’ira pas vivre un jour dans le pays de ses parents. «Le racisme, la haine de l’islam se sont renforcés ici ces dernières années.» Diplôme en poche, nombre de jeunes Turcs nés en Allemagne repartent travailler au pays de leurs parents. Cinquante ans après, le solde migratoire s’est inversé. […] Depuis 2000, la loi exige le renoncement préalable à la nationalité turque. Faute de l’avoir respectée, 55 000 personnes se sont vu retirer leur «nouveau» passeport.

Tribune de Genève

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