Le tome 1 de l’ouvrage Les musulmans dans l’histoire de l’Europe. Une intégration invisible, vient de paraître aux éditions Albin Michel. Cet ensemble d’études publié sous la direction de Jocelyne Dakhlia, spécialiste du Maghreb, directrice d’études à l’EHESS, et Bernard Vincent, ancien directeur du Centre de recherches historiques, prétend démontrer que la présence de l’islam est ancienne en Europe et que, finalement, l’immigration d’aujourd’hui n’est en rien un phénomène nouveau.
Il s’agit d’aller contre les idées reçues, parmi lesquelles «la certitude que la confrontation de l’Europe occidentale à une présence de l’Islam et de musulmans sur ses territoires est une réalité récente, voire contemporaine».
Présentation de l’éditeur :
Un musulman peut-il être européen ? Cette interrogation, qui n’a été formulée explicitement qu’avec l’irruption sur la scène politique du débat sur l’entrée de la Turquie dans l’Europe, se posait déjà au Moyen Âge et à l’époque moderne. Pourtant, un préjugé tenace voudrait que les musulmans aient été quasiment absents d’Europe jusqu’au XIXe siècle, les flux de circulation ou d’immigration étant tous tributaires de la colonisation.
Opposant des arguments scientifiques à ces idées reçues, les études réunies ici démontrent, qu’au contraire, des musulmans ont été intégrés par milliers aux sociétés d’Europe occidentale, mais que ce fait est passé inaperçu. Cette invisibilité nous apprend que, loin d’être contemporaines, la question de la présence de l’islam dans l’espace public et celle de la pratique du culte musulman sont anciennes – et enfouies.
L’ouvrage présenté par le journal El Watan sous le titre «Les musulmans sont-ils solubles dans l’Europe ?» :
Les racines chrétiennes de l’Europe et la non-admission dans l’Union européenne de la Turquie parce qu’elle est trop musulmane, sont deux des traits caractéristiques du renfermement de l’Europe sur des valeurs estimées historiques. Pourtant, les musulmans ne sont pas une nouveauté en Europe. Un travail universitaire dénoue les fils de cet imbroglio.
Il s’agit d’aller contre les idées reçues, parmi lesquelles «la certitude que la confrontation de l’Europe occidentale à une présence de l’Islam et de musulmans sur ses territoires est une réalité récente, voire contemporaine».
La remontée dans le cours de l’histoire prouve aisément le contraire. Parmi les titres de chapitre on peut citer : «Un Turc à Turin entre XVII et XVIIIe siècles» ; «Les musulmans dans la France du début du XIXe siècle» ; «Esclaves et commerçants musulmans à Livourne» … sans oublier bien entendu, l’Espagne et la présence pendant plusieurs siècles d’une civilisation musulmane féconde, qui ne pouvait pas avoir de liens avec son voisinage.