Oui, à Tunis et à Paris, nous nous sommes trompés. Le vrai changement n’était pas dans la possible victoire des révolutionnaires, mais dans le désir des islamistes de prouver qu’ils avaient changé. Par Jean Daniel.
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Les Tunisiens nous ont rappelés qu’une révolte, même victorieuse, contre le tyran, peut se nourrir d’une fidélité aux traditions identitaires.
(…) En résumé, la perspective d’une démocratie à l’occidentale qui permettrait une indépendance totale à l’égard de la religion s’est totalement éloignée. On se persuade que la mystique de la fidélité aux traditions l’emportera toujours sur le romantisme du triomphe de la liberté. C’est au nouvel islam de faire la synthèse.
Il n’y a d’avenir pour l’islamisme que s’il se délivre de son ancienne connotation djihadiste tout en islamisant la modernité.