Addendum du 02/11/2011
Grèce : les socialistes appelent Papandréou à démissionner
George Papandréou a-t-il signé sa fin politique en soumettant par référendum l’accord européen conclu la semaine dernière? Oui, estime Georges Prévélakis, professeur de Géopolitique à l’Université Paris 1 et spécialiste de la Grèce, contacté par le JDD.fr.
Le mouvement social actuel est davantage causé par la perte de légitimité du gouvernement que par l’austérité. Il y a un sentiment d’humiliation.
Pourquoi George Papandréou a-t-il décidé de soumettre l’accord européen à un référendum populaire ?
C’est une nouvelle fuite en avant, probablement sa dernière puisque le gouvernement est en train d’être renversé : les défections se multiplient dans la majorité socialiste depuis cette annonce du Premier ministre. Un groupe supplémentaire d’une dizaine d’élus du Pasok pourrait également se désolidariser. George Papandréou est donc à bout. Peut-être espérait-il gagner encore un peu de temps. Mais il était probablement condamné d’une manière ou d’une autre.
A-t-il joué son va-tout ?
Son départ est une question d’heures. Il n’aura plus la majorité au Parlement lors du vote de confiance prévu vendredi. On s’oriente donc vers des élections législatives anticipées. Le chef de l’opposition a estimé que ce référendum était suicidaire et qu’il ferait tout pour l’empêcher. Or le meilleur moyen pour cela est de renverser le gouvernement actuel.
Il y aura donc une nouvelle majorité en Grèce ?
Selon les sondages, il y aurait difficilement une majorité absolue mais on peut s’attendre à un vote utile, qui serait favorable au parti de centre-droit, la Néa Dimokratia, d’Antonis Samaras. Le parti socialiste sera quant à lui probablement écrasé et aura du mal à se maintenir comme la deuxième force politique du pays.
Donc le référendum n’aura probablement pas lieu ?
Non, c’est certain. Papandréou a probablement sous-estimé l’effet de son annonce sur les marchés, ainsi que les réactions des dirigeants politiques européens. Jusqu’à maintenant, l’avantage du Premier ministre était celui d’être considéré comme la moins mauvaise solution pour la Grèce. Là, son opportunisme devient évident. […]