Deux semaines après la mort de Kadhafi, les circonstances de sa localisation à Syrte sont peut-être un peu moins obscures qu’au premier jour. Selon la presse internationale, le 4×4 dans lequel il se trouvait aurait été la cible d’une frappe vraisemblablement tirée d’un drone de type Predator.
Comment les radars de l’Otan ont-ils pu le repérer ? La réponse renvoie vraisemblablement aux performances américaines enregistrées dans les domaines des télécommunications. En particulier dans la reconnaissance des locuteurs via un réseau téléphonique. Kadhafi avait son téléphone satellitaire Thuraya sur lui au moment de son arrestation. Il avait même reçu une dernière communication de la part d’une femme en Syrie. Pensant déjouer la surveillance sur sa personne, le leader libyen utilisait, sans doute, ce téléphone, sous une identité d’emprunt. Erreur.
Kadhafi n’a pas imaginé que sa voix serait identifiée parmi des dizaines de milliers d’autres à partir d’une base de données vocales enregistrées et fournies par l’opérateur dont le siège est basé aux Émirats arabes unis.
Ironie du destin, le fils aîné de Kadhafi était membre du conseil d’administration de Thuraya, le réseau téléphonique le plus répandu dans la région. Il aurait mieux fait d’investir dans les technologies de piratage des drones.