Le traité européen de Lisbonne ne prévoit pas en l’état actuel qu’un pays puisse quitter la zone euro sans sortir aussi de l’Union européenne, a affirmé [Karolina Kottova,] un porte-parole de la Commission européenne, confirmant les déclarations du ministre français des affaires européennes.
“Ne pas accepter le plan, c’est sortir de l’euro, ne pas accepter le plan pour les Grecs, c’est sortir de l’Europe », a déclaré ce vendredi Jean Leonetti sur Europe 1, tout en ajoutant ne pas souhaiter une telle issue.
Le ministre chargé des affaires européennes a réaffirmé qu’une sortie de la Grèce de l’euro et de l’Union européenne ne devrait pas déstabiliser la zone euro, “puisqu’aujourd’hui, non seulement on a dit aux Grecs de prendre leurs responsabilités et ils vont les prendre, mais en même temps on a mis des pare-feux ».
“Ce qu’on craint si la Grèce sort de l’euro et de l’Europe, c’est l’effet de contamination. On a mis des pare-feux », a-t-il poursuivi, citant les décisions de recapitalisation des banques et l’augmentation de la puissance du Fonds européen de stabilité financière (FESF) décidées le 27 octobre lors d’un sommet de la zone euro à Bruxelles. “Si la Grèce sortait de l’ euro et de l’ Europe, ce que nous ne souhaitons pas et qu’elle en prenne la décision, l’euro et l’Europe resteraient stables », a-t-il affirmé.
“Mon pronostic aujourd’hui, c’est que la Grèce reste dans la zone euro, elle reste dans l’Europe, comme l’Irlande a été sauvée, car elle a la même discipline et la même aide », a cependant ajouté le ministre.
D’un point de vue juridique, la Commission européenne avait indiqué jeudi que la sortie de la zone euro n’était pas prévue par les traités européens. Ceux-ci ne prévoient qu’une sortie de l’Union européenne.
“Le traité ne prévoit pas de sortie de la zone euro sans sortie de l’UE », a souligné Karolina Kottova au cours d’une conférence de presse, précisant toutefois : “C’est la situation actuelle ».
Le traité de Lisbonne, entré en vigueur en décembre 2009, a introduit en effet pour la première fois une clause de sortie de l’Union européenne. En revanche, aucune clause de sortie de la monnaie unique ne figure dans ce traité. “La place de la Grèce est dans la zone euro, et les instruments sont en place. Les accords ont été conclus pour que ceci puisse continuer à être la réalité », a précisé Karolina Kottova.