Bloc-notes de Ivan Rioufol dans le Figaro.
Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, François Hollande n’osent annoncer la mort clinique de ce qui fut un exemplaire système de répartition des fonds et de cohésion sociale. Mais le temps béni des solidarités n’est plus dans une société hétérogène et paupérisée.
Les politiques ne doivent pas craindre le peuple. Il est plus raisonnable que ses représentants qui, solidairement, se sont beaucoup trompés. Or les dirigeants redoutent ses avis et lui cachent des vérités. C’est ainsi que le «modèle social», qui prend en charge la santé, le chômage et la retraite, est l’objet d’un coûteux acharnement thérapeutique.
Les 6 à 8 milliards d’euros supplémentaires que François Fillon est chargé de grappiller en urgence ne suffiront pas davantage. Sarkozy a expliqué, jeudi dernier, qu’il refusait la rigueur, synonyme selon lui de baisse des retraites et des salaires, et qu’il entendait «garder le modèle social». Mais cette manière de jouer la montre jusqu’à la présidentielle est une facilité dont la droite devrait laisser l’usage à ses concurrents.