Cette fois, c’est définitif. La Cour de cassation vient de confirmer la victoire de Pierre Péan dans son procès intenté par SOS Racisme pour diffamation raciale et provocation à la haine raciale. Péan avait déjà gagné ses procès en première instance et en appel. La plus haute juridiction française vient donc clore une affaire qui dure depuis 5 ans.
Tout est parti du livre de Péan Noires fureurs, blancs menteurs, publié en novembre 2005 (Mille et une nuits), qui accuse Paul Kagame, actuel président rwandais, d’être impliqué dans l’attentat qui tua notamment l’ex-président Habiyarimana le 6 avril 1994, point de départ du génocide. Mais ce n’est pas cette thèse sur le commanditaire de l’attentat, mais un autre passage qui a déclenché la plainte de SOS Racisme : Péan y évoquait la « culture du mensonge et de la dissimulation » chez les Tutsis. […]
IL Y A UN MILITANTISME ASSEZ CLAIR DE SOS RACISME SUR LE RWANDA
Mais cette affaire dépasse le seul cadre de la liberté des journalistes. En prenant position ainsi sur le génocide rwandais, SOS Racisme a mis le doigt dans un engrenage que l’association ne maîtrise visiblement pas. « Il y a un militantisme assez clair de SOS Racisme sur le Rwanda », souligne d’ailleurs Me Florence Bourg. « Pierre Péan a une thèse qui n’est pas celle de SOS Racisme […] », regrette-t-elle.
[…] En s’impliquant dans cette vive polémique, SOS Racisme a dû composer avec les tourments de la géopolitique africaine. En septembre dernier, une manifestation de Congolais avait tenté de faire irruption dans les locaux de l’association. […] Depuis 2010, dans un rapport de l’ONU, Kagame est lui-même accusé d’être impliqué dans des massacres en RDC.[…]
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La Cour de cassation a rejeté mardi le pourvoi formé par SOS Racisme contre l’écrivain Pierre Péan, relaxé des chefs de diffamation raciale et de provocation à la haine raciale à la suite de son livre sur le génocide rwandais “Noires fureurs, blancs menteurs”. […]
Dans les quatre pages incriminées, il cite un historien tutsi, selon lequel “dès leur plus tendre enfance, les jeunes Tutsis étaient initiés à la réserve, au mensonge, à la violence et à la médisance”. Enfin, il fait référence au langage colonial d’un ancien agent territorial qui écrivait en 1940 : “C’est ce qui fait de cette race l’une des plus menteuses qui soit sous le soleil”. […]
AFP via Europe 1