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Le rêve américain semble bientôt vouloir s’achever dans un cauchemar américain ! Les spécialistes mettent le doigt sur le point le plus délicat : les infrastructures des USA sont complètement ruinées. C’est précisément ce qui a rendu possible l’ascension des Etats-Unis, qui est négligé depuis des décennies. Personne n’est plus en mesure de payer la facture présentée aujourd’hui.

Militants de "Occupy Minneapolis" (Minnesota) sur le pont de la 10e rue, notoirement en mauvais état
"Réparez cela ! Remettez l'Amérique au travail"

L’écrivain T.S. Eliot l’a formulé ainsi : «Le monde ne finit pas par une détonation, mais par des gémissements». La comparaison avec l’«empire » américain est approprié. Les contrastes entre le riche quartier de Manhattan et les piteuses villes et petites villes de la Virginie occidentale, ou de Toledo dans l’Ohio, ou d’Alturas en Californie, ne pourraient être plus frappants.

C’est d’une façon réellement hautaine et arrogante que la prétendue «société du savoir» a délocalisé la production en dégradant souvent les anciens producteurs au niveau de personnel du service tertiaire sous-payé.

L’actuelle redistribution du bas vers le haut – une honte pour les Etats-Unis – accompagne ces procédés. La dixième part la plus riche du 1% des plus riches Américains gagne autant que 120 millions des travailleurs les plus pauvres. On a même forgé la maxime cynique «Take from the poor, give to the rich ! » («Prends aux pauvres et donne aux riches»).

Pour les pauvres, le rêve américain a fait place à un cauchemar américain. Le contraste entre la richesse des uns et la pauvreté des autres devient de plus en plus flagrant. La prétention impériale devient de plus en plus obscène vu la situation régnant dans le pays aujourd’hui.

La totalité des infrastructures américaines a été éhontément délaissée. Des trains de marchandises, tirés par des locomotives diesel haletantes, avancent à une vitesse que d’autres pays ont dépassée depuis plus d’un demi-siècle (!). Alors que le monde entier construit des tracés hyper-rapides, les Américains voyagent et transportent leurs marchandises à une vitesse de train omnibus.

Le nombre de pannes de courant – sans prendre en compte celles causées par la météo – a plus que doublé dans le pays entier depuis le début des années 90 ; ce n’est en rien étonnant, car la technologie du réseau électrique date des années 60 et 70. Tout cela, c’est la quittance de l’idolâtrie de trois décennies devant l’autel du marché pur, sans prendre en compte les besoins réels des citoyens.

Quelques exemples : à Colorado Springs, le tiers des lampadaires a été éteint, dans l’arrondissement de Clayton, au sud d’Atlanta, tout le réseau des transports publics par bus a été suspendu pour des raisons financières. Maintenant, tous les employés doivent, par centaines, faire de longues marches à pied, par tous les temps, pour atteindre un autre autobus pour être transportés au travail.

Si l’on en croit les pronostics, les enfants de la génération des parents actuels ne disposeront guère des sommes d’argent que leurs parents ont à leur disposition aujourd’hui. Cela fait disparaître la règle d’airain américaine, selon laquelle chaque génération améliorera sa situation comparée à la précédente. En jetant un regard sur Washington, nous observons une ploutocratie à l’œuvre, qui est aux ordres de sa clientèle.

L’argent des riches circule dans les artères politiques de la capitale américaine, semblable à des eaux usées qui puent vers le ciel sans jamais être conduites vers une station d’épuration. Les citoyens ne savent entre-temps plus à qui s’adresser pour se faire secourir.

Les observateurs sont tous du même avis : cela ne durera plus longtemps, et le ras-le-bol d’un grand nombre de citoyens excédés se déchargera de manière explosive. Dans ce cas-là, la fin de l’empire ne s’annoncera pas par des gémissements, mais par une forte détonation.

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