Jean-Michel Riera, en collaboration avec le chercheur Vincent Geisser, travaille sur le film Mouloud Aounit, une marche vers l’égalité. Né en 1953 à Timezrit en Algérie, Aounit a milité pendant près de 30 ans dans le MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), dont il a été secrétaire général, puis président. Bien que bénéficiant de fonds publics, il lance un «appel aux bonnes volontés et au public naturel» de ce film afin de boucler le budget. Il répond aux questions du quotidien algérien El Watan.
Votre premier documentaire sur les mosquées de Paris vous a tout de suite distingué dans le monde de l’audiovisuel…
Ce film, qui a été soutenu par la Ville de Paris, met en lumière des aspects originaux. J’en suis le réalisateur ainsi que le coauteur avec Franck Hirsch et Pierre Guenoun. […]
Pourquoi avoir choisi Mouloud Aounit comme sujet de votre second documentaire ?
Il représente une époque, une culture et un savoir-faire. Il est le produit de l’immigration algérienne en France qui date des années 1950. Son parcours retrace l’histoire de cette immigration, de son intégration dans le pays d’accueil et de son imprégnation de la culture populaire ouvrière de la banlieue rouge. C’est aussi une illustration du succès et du déclin de cette culture ouvrière. Car, alors que nous assistons à sa mise à l’écart par la direction du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), nous constatons que la culture qui l’a façonné est en déclin. […]
A quel stade est parvenue la réalisation du film ?
[…] Il reste quelques entretiens à réaliser avec notamment George Pau-Langevin, avocate députée et ancienne présidente du MRAP et Houria Bouteldja, porte-parole du parti Les Indigènes de la République. L’intervention de cette dernière s’inscrit dans le cadre du thème relatif à l’évolution du mouvement antiraciste et son fractionnement en niches. Car, nous assistons de plus en plus, ces dernières années, à l’émergence de mouvements communautaires. […]