Des dizaines de personnes se sont rassemblées hier à Benghazi, berceau de la révolte contre Mouammar Kadhafi dans l’est de la Libye, pour réclamer la formation rapide d’une «armée nationale». «Oui à l’armée nationale, non aux milices armées!», «Non à une milice parallèle à l’armée», ont scandé les manifestants, auxquels se sont joints des officiers de l’ancienne armée ainsi que des membres des brigades de volontaires civils qui ont combattu les pro-Kadhafi pendant le conflit.
Une réunion sur l’«armée nationale» doit se tenir dans une dizaine de jours à Benghazi. Mais la formation de cette nouvelle armée régulière se fait toujours attendre. Le sujet est d’autant plus sensible que certaines brigades n’entendent pas rendre leurs armes pour l’instant.
Et si plusieurs officiers avaient fait défection pendant la guerre pour encadrer les combattants rebelles, ils sont souvent considérés avec méfiance, et parfois même hostilité, par les brigades de civils.
«La position du CNT (le Conseil national de transition) sur l’armée nationale reste floue», a estimé le colonel Ibrahim Al-Fitouri, de l’ancienne armée de l’air, accusant «le courant islamiste soutenu par le Qatar» de freiner la reconstitution d’une armée régulière. [Lire la suite]