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Ce sont deux pilleurs d’autos en stationnement qui passaient hier devant la présidente Nourith Reliquet. Surprise : on apprenait que, parfois, des affaires sont bien curieusement élucidées. Récit.

C’est la procureure Candice Gratecos qui, désolée, l’admet honnêtement : « Quand la culture du chiffre et des statistiques rencontre le culte de l’aveu, ça peut amener à des catastrophes ». L’histoire commence en juin 2011 quand Habib Aini, 22 ans, et son copain Medjahed A., 27 ans, sont interpellés à l’occasion du pillage de deux voitures. Habib Aini ne peut nier : il a laissé ses empreintes partout. Évidemment, la police soupçonne d’autres vols similaires. De fil en aiguille, tous les pillages de voitures opérés dans le secteur sont imputés aux deux hommes. Le duo avoue tout ! 450 affaires élucidées d’un coup entre le boulevard d’Alsace et Wasquehal !

L’énorme dossier tombe à l’eau

Mais, hier, devant la présidente Nourith Reliquet, on déchante : « J’avais peur de la garde à vue, je voulais sortir, comment voulez-vous que je me souvienne de tout » dit l’un ; « ce sont les policiers qui m’ont proposé de signer ça » dit l’autre. Comme aucune vérification n’a été faite, aucun objet retrouvé, aucune empreinte relevée avec succès, aucune reconnaissance photographique effectuée, l’énorme dossier tombe inexorablement à l’eau.

Les deux veulent bien reconnaître deux ou trois vols mais on ne sait pas lesquels. « Là, ça ne peut pas être moi, c’était pendant le ramadan » assure Medjahed A. Et d’ajouter : « C’est normal de voler quand on n’a pas d’argent, mon fils avait faim et il n’avait pas de lait ».

Une magistrate : « Ah bon, il n’a pas faim pendant le ramadan ! ». Habid Aini assure qu’il a avoué parce que, en séjour irrégulier, il craignait l’expulsion. Les deux, devant la police, admettaient avant d’être relâchés commettre trois ou quatre vols quotidiens. Mais, hier, ils nient mordicus. […]

Nord Eclair

(merci à Jean Mouloud)

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