Les Blancs ne sont plus majoritaires dans la population brésilienne, selon des résultats préliminaires du recensement de 2010 publiés aujourd’hui par l’Institut brésilien de la géographie et des statistiques (IGBE).
Le Brésil aime à se présenter comme une “démocratie raciale” : il est de fait le pays de la planète à la population la plus bigarrée, et le racisme y est peu fréquent, en tout cas rarement exprimé.
Sur les 191 millions de Brésiliens recensés, 91 millions s’identifient comme Blancs, soit 47,7% de la population contre 53,7% au recensement de 2000. 82 millions (38,5%) se considèrent Métis, 15 millions Noirs (7,6%), 2 millions Asiatiques et un peu plus de 800 000 Indigènes.
Ces chiffres sont à rapprocher des résultats préliminaires du recensement de 2010 aux Etats-Unis, publiés en juin: pour la première fois, les bébés blancs (non-hispaniques) sont minoritaires dans les naissances.
Les démographes nord-américains considèrent qu’au milieu de ce siècle,plus aucun groupe racial ne sera majoritaire aux USA; les Blancs ne seront plus que la première des minorités, ce qui est déjà le cas en Californie.
L’élection à la présidence de Barack Obama, premier Métis (lui s’est enregistré comme Noir), était en ce sens un signe avant coureur d’une évolution en profondeur.
Cela, évidemment, ne signifie pas la fin de la domination économique et politique des Blancs, ni aux Etats-Unis… ni au Brésil. Selon l’IBGE, les Blancs et les Asiatiques ont un revenu deux fois supérieur, en moyenne, à celui des Noirs et des Indigènes.
Mais un peu plus de cinq siècles après l’irruption des Européens aux Amériques, des pages se tournent lentement.