Ce seuil a été franchi à la hausse mardi, ce qui amène la dette à 99% du PIB. La Commission mixte du Congrès, censée trouver les moyens d’économiser 1200 milliards sur dix ans, peine à se mettre d’accord.
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En une journée, la dette publique américaine a grossi de 55,8 milliards de dollars. Résultat, mardi, elle atteignait 15.033,6 milliards de dollars, selon le département du Trésor américain. Elle correspond désormais à 99% du PIB prévu par la Maison Blanche pour l’ensemble de l’année 2011.
Cette dette avait franchi à la hausse le cap des 10.000 milliards de dollars en septembre 2008. Depuis cette date, les États-Unis accumulent 1000 milliards de dette supplémentaire tous les sept mois et demi en moyenne.
Un rythme violemment dénoncé par l’opposition républicaine qui accuse le président Barack Obama d’en être l’unique responsable. Rick Perry, candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle de novembre 2012, a ainsi dénoncé «la politique socialiste d’Obama qui ruine le pays» et pense qu’ «il était temps de réformer Washington».
Sur Twitter, Paul Ryan, le président de la commission de la chambre sur le Budget, estime que «ce chiffre marque un jour infâmant pour l’histoire américaine. Vous méritez des dirigeants qui s’attaquent vraiment au problème». «L’Amérique vient de passer un cap inimaginable: notre dette dépasse 15.000 milliards de dollars. Cela fait plus de 48.000 dollars par Américain», a lancé Reince Priebus, président du Comité national du parti républicain. De son côté, le sénateur républicain Mitch McConnell affirme que les États-Unis ont «une dette qui pèse autant que notre économie. Cela nous fait beaucoup ressembler à la Grèce».
Toujours pas d’accord
Le franchissement du seuil symbolique des 15.000 milliards a eu lieu au moment où la Commission mixte du Congrès pour la réduction du déficit budgétaire se réunissait sans parvenir à un accord qui définirait des économies budgétaires d’au moins 1200 milliards de dollars cumulés sur dix ans. Si rien ne sort de ces discussions avant le 23 novembre, la loi prévoit la mise en oeuvre automatique, à partir de 2013, de réductions des dépenses de l’État, réparties à part égale entre les dépenses de défense et le reste des dépenses.
Pessimiste, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé, dans son dernier «Moniteur des finances publiques» daté de septembre, que la dette publique des États-unis allait atteindre 100% du PIB à la fin de l’année, 105% en 2012, et continuer de progresser jusqu’à 115% en 2016.