Place de l’Opéra, avenue de Laon, cours Langlet, parvis de la gare ou encore autour du campus universitaire Croix-Rouge, les Rémois marchent sans le savoir sur des pierres qui viennent de Chine.
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Aujourd’hui, certains s’en émeuvent. Pourquoi être allé chercher si loin du granit qu’on aurait pu trouver en Europe ? Quand de l’argent public est dépensé, ne doit-on pas privilégier l’industrie locale, ou au moins européenne ? Est-ce judicieux de faire voyager des tonnes de pierres depuis l’autre côté de la terre ? Est-ce écologique ?
A Toulouse, c’est la même chose :
Le granit chinois de la rue Alsace, à Toulouse, ne convainc pas les Toulousains.
Le granit chinois utilisé pour repaver la rue Alsace a du mal à passer auprès des Toulousains. Les ouvriers du chantier le savent bien : régulièrement, les passants leur en font, à eux, le reproche ! Depuis mardi, les élus en charge de ce projet phare contre-attaquent. Un grand panneau a été posé sur les grilles du musée des Augustins pour justifier le choix du pavé noir – en fait plutôt gris foncé – venu de l’Empire du milieu.
Le panneau était prévu pour septembre. À la suite de la polémique, soulevée notamment par Philippe Folliot, député du Sidobre, dans le Tarn, première région productrice de granit, la communication a été anticipée. Adjoint en charge de l’aménagement urbain, Jean-Charles Valadier ne rejette pas cette interpellation. Il l’a même vue venir : « Dès les premiers marchés, on s’est posé la question, reconnaît-il. Mais si on voulait relancer des carrières, il fallait contractualiser avec elles. On ne change pas tout du jour au lendemain. »
Élu écologiste, Jean-Charles Valadier indique qu’il n’approuve pas le modèle économique qui a présidé au choix d’une marchandise venue de l’autre côté de la planète mais, en attendant mieux, il s’est montré « solidaire » de la majorité. « Sinon on ne fait rien », déclare-t-il.
Un million d’économie
Pourquoi donc ce granit chinois ? Première raison, avance l’élu, le coût. La réfection de la rue Alsace, jardin inclus, coûte 18 M€. Et les pavés, majoritairement chinois, 3,6 M€. Moins chers, ils permettent une économie de plus d’1M€.
France 3 Bretagne :
Une délégation de granitier breton s’étaient rendus il y a 15 jours en Chine pour se mesurer la force de ce redoutable concurrent : reportage étonnant et éclairant :