La “super-commission” du Congrès américain chargée de s’attaquer à la dette semblait dimanche se diriger tout droit vers un échec, à trois jours de la date-butoir au-delà de laquelle se déclenchera, faute d’accord, un mécanisme de coupes automatiques dans les dépenses. Chargée de dénicher 1.200 milliards d’économies, cette commission mixte, composée de 12 élus républicains et démocrates, a été créée en août dans le sillage de l’accord adopté in extremis au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette et de la perte du “AAA” attribué aux Etats-Unis par l’agence Standard & Poor’s.
Mais trois mois après sa création, la commission est dans l’impasse, en raison des positions inconciliables entre élus démocrates et républicains. Les premiers réclament des hausses d’impôts, les seconds ne veulent pas en entendre parler. La sénatrice démocrate Patty Murray, co-présidente de la commission, a reconnu dimanche sur la chaîne CNN que ce sujet faisait l’objet d’une “profonde division”. “Tout le monde doit faire un effort en ces temps difficiles pour notre pays”, a-t-elle dit. “Les Américains les plus riches, ceux qui gagnent plus d’un million de dollars par an, doivent participer. Mais c’est une ligne que les républicains ne sont pas prêts à franchir”, a-t-elle ajouté, refusant toutefois de baisser les bras. “Personne ne veut perdre espoir”, a renchéri Jeb Hensarling, leader républicain de la commission. “Mais il y a un moment où la réalité commence à prendre le pas sur l’espoir”, a-t-il admis, expliquant que les difficultés restant à régler étaient “décourageantes”. [Lire la suite]