Gilles G. est né en Côte d’Ivoire et, visiblement, tout au long de sa vie, il se trouve de bonnes âmes pour le lui rappeler. Il y a quelques jours, sur son lieu de travail à Bousbecque, le jeune homme, intérimaire, découvre un message – bien sûr anonyme – sur son poste : « Retourne chez toi jouer du tam-tam ! »
(…) Jeudi, toujours à Bousbecque, à l’entrée de l’entreprise. Gilles se fixe une cible et ne la lâchera pas. Face à la guérite des agents de sécurité, un collègue est agrippé. Malmené. « Or, vous savez que ce n’est pas lui le responsable de cette inscription, s’étonne la présidente. L’auteur a été prévenu et est resté chez lui. »
« Pétage de plombs », résume un ancien éducateur, venu plaider la cause de Gilles G. La cible du jeune homme fait visiblement peine à voir. Elle a reçu des coups de fourreau de sabre katana et subi une strangulation au cordeau. « Le sillon rouge est clairement visible », insiste Nourith Reliquet.
Alors, pourquoi ce « pétage de plombs » ? Pourquoi ne pas avoir déposé plainte ? Une clameur hurlée par le prévenu dans l’usine donne une réponse spontanée à des questions peut-être un peu trop rationnelles : « Je vous b., les racistes ! » […]