Et si on allait faire un golf à la Busserine ? Ou du shopping chez Vuitton, à l’avenue de Saint-Antoine ? Le temps de repasser à l’hôtel Hilton de Campagne-Levêque, et c’est parti pour une virée bling bling dans les quartiers chics de Marseille… Bon d’accord, on n’en est pas encore là.
N’empêche que son altesse Cheick Hamad bin Khalifa Al Thani, le richissime émir du richissime Etat du Qatar, envisage sérieusement de placer ses pétrodollars dans les quartiers populaires des grandes villes françaises.
C’est du moins ce qu’initie la rencontre inédite organisée la semaine dernière à Doha, la capitale de l’Émirat.
“Vendre” les talents des cités
À l’instigation de l’association nationale des élus locaux de la diversité (Aneld), 10 élus des banlieues, de tous bords politiques, sont allés “vendre” les talents de leurs quartiers auprès des investisseurs qataris. Un séjour princier d’une semaine, au frais de l’Emirat. “Notre objectif est de créer un fonds d’investissement pour accompagner des projets portés par des personnes issues des quartiers populaires. Le Qatar, état en plein essor peut nous y aider”, explique Houaria Hadj-Chikh, adjointe au Développement économique à la mairie du 13-14e arr.
(…) L’émirat se verra proposer de participer au fonds d’investissement de l’Aneld. Et l’accord pourrait aller plus loin : “L’émir s’est dit disposé à ouvrir le fond qatari, jusque-là réservé à ses nationaux à des projets français”, ajoute Houaria Hadj-Chikh.
Cette élue du Front de Gauche apparentée PC serait-elle prête à vendre ses convictions pour des pétrodollars ? “En tant qu’élue de terrain, je suis confrontée tous les jours à la vie des gens, à leurs besoins.
Cela m’oblige à sortir des dogmes, pour apporter des réponses sans pour autant perdre mon âme”.
Et puis, comme dit Malik, un jeune de son secteur : “Ce n’est pas parce qu’on mange à la table de l’émir qu’on est obligé de faire la vaisselle”…
(Merci à Parciparla)