La maison Europe brûle. La crise des dettes souveraines menacent la zone euro. Les dirigeants peinent à trouver la parade. Et pourtant il y a urgence. Dans une interview à 20 Minutes, l’économiste Jacques Attali estime qu’il y a plus d’une chance sur deux pour que la monnaie unique disparaisse d’ici la fin de l’année.
La succession des plans de rigueur en Europe risque de peser sur la croissance. Ne faut-il pas mieux revenir temporairement sur les objectifs de réduction des déficits ? Il faut quand même demander poliment à ceux à qui on emprunte s’ils sont d’accord pour nous prêter.
Le remboursement des intérêts de la dette française représente aujourd’hui 30 % de nos recettes fiscales. Si nous nous endettons encore plus, les investisseurs vont nous dire : « Faites comme vous voulez, mais on ne vous prête plus. » Si cela arrivait, du jour au lendemain, il faudrait baisser les salaires des fonctionnaires de 10 % ou en licencier 10 % dans la semaine. C’est pourquoi il est très important de faire des eurobonds.
L’Europe en tant que structure fédérale n’a pas de dette, alors que les États-Unis en ont 15 000 milliards de dollars. Si l’Europe se donnait la possibilité d’emprunter, elle aurait la possibilité d’avoir un accélérateur. Si les dirigeants européens ne le font pas, ce sera une faute très grave que l’histoire leur reprochera.