Entre 500 000 et 1 million de passeports biométriques, considérés pourtant comme infalsifiables, seraient des faux. Pouvoirs publics, gouvernement et députés, se sont saisis du dossier.
L’infalsifiable a un maillon faible! Commandée par Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, une note d’une vingtaine de pages attire actuellement l’attention des pouvoirs publics. Et pour cause : elle révèle une faille dans le processus d’élaboration du passeport biométrique français. « Le problème actuel se résume au fait que tout citoyen peut obtenir le titre d’identité et de voyage le plus sécurisé au monde à partir d’un des documents administratifs les moins sécurisés […] : la copie d’acte de naissance.
La création d’une nouvelle identité sur la base d’un extrait d’acte falsifié avec une simple photocopieuse est enfantine », explique son auteur, Guillaume Gardillou, maire adjoint à l’état civil et à la sécurité à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) de 2008 à avril 2011.
Cette note, que nous nous sommes procurée, a été remise au ministère de l’Intérieur en octobre dernier par Guillaume Gardillou. Contacté, celui-ci n’a pas souhaité nous répondre mais a confirmé que le document « (lui) avait été commandé par Henri Guaino ». Ce que démontre son étude? Si le passeport biométrique lui-même — mis en place en juin 2009 — reste un cauchemar pour les faussaires, en revanche, les documents nécessaires pour l’acquérir sont facilement truquables. Conséquence : sur les 7 millions de passeports biométriques en circulation, 500000 (selon certains criminologues) à 1 million (de source officieuse policière) seraient indûment obtenus. […]