« Terre d’immigration depuis des siècles, la France est une société multiculturelle. Le métissage, le brassage des cultures sont des ferments fertiles quand la Nation reconnaît ces apports. A l’inverse, le racisme et les discriminations se nourrissent de la méconnaissance de l’autre.
La Ligue de l’enseignement a pris sa part, depuis de nombreuses années, dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme puis elle a élargi son combat à la lutte contre toutes les discriminations, combat qui est loin d’être gagné.
Mais si la lutte contre les discriminations est une condition essentielle de la pleine effectivité d’un des fondements essentiels de notre République, l’égalité devant la loi, sans distinction d’origine, de race ou de religion, notre société multiculturelle suppose que nous accomplissions un effort supplémentaire, celui qui consiste à rencontrer l’autre, dans sa différence et de développer un goût partagé pour la diversité culturelle.
Consacrer un “devoir d’histoire” et un “droit à la mémoire”, selon l’expression de l’historien Pierre Nora, faire une place aux mémoires collectives dans l’histoire nationale pour permettre qu’un lien se crée entre des futurs citoyens au passé et à la mémoire différents.
C’est l’exigence ultime et nécessaire de la diversité dans la République. Le succès historique de la laïcité a résidé dans le fait qu’il a donné la priorité à la protection des individus par l’Etat contre toute pression des groupes religieux.
Paradoxalement, son futur repose sur sa capacité à s’adapter à la diversité culturelle et religieuse, à la respecter et à ne pas la considérer comme un fardeau mais comme un défi et une opportunité. »