“Vomir sur notre héritage chrétien est devenu une habitude chez ceux qui se veulent hyper modernes”
Imaginez un sapin de Noël. Vous y voyez matière à réjouissance? Des cadeaux et un ange? Pas Service Canada. Ses fonctionnaires y voient un symbole discriminatoire. Ils voulaient conséquemment l’interdire dans leurs bureaux.
Et lundi, on apprenait que Ville Mont- Royal retirait la crèche devant son hôtel de ville. Pourquoi? Le maire, las des revendications de certains musulmans demandant qu’on ajoute un symbole représentant l’islam, a décidé de sacrifier la crèche. C’est la politique à l’eau de Javel.
Il n’y a rien d’exclusivement québécois à cela. Partout en Occident, on parle de la guerre contre Noël.
MASOCHISME IDENTITAIRE
Le phénomène relève d’abord d’une forme de «christianophobie» ambiante. Vomir sur notre héritage chrétien est devenu une habitude chez ceux qui se veulent hyper modernes. Le masochisme identitaire est à la mode. On en voit des exemples à chaque moment de l’année.
Par exemple, baignez le crucifix dans l’urine, prenez une photo, décrétez qu’il s’agit d’une oeuvre d’art et les bien-pensants viendront applaudir à votre vernissage. Ils vanteront même votre courage. Je parle évidemment de l’affaire du Piss Christ en France, qui a fait la manchette au printemps.
Imaginez ensuite que vous réservez le même traitement aux symboles d’une autre religion. Non! Ne l’imaginez même pas, en fait! Vous risquez les poursuites. On vous accusera d’incitation à la haine, à la discrimination!
Le christianisme est la principale cible d’un inquiétant ressentiment anti-occidental. Pourtant, cela dépasse la question du christianisme. Et pour en revenir à Noël, l’erreur à faire serait de croire que nous parlons de religion. Car ce n’est pas de foi religieuse dont il est question.
«LAÏCITÉ OUVERTE»
Les symboles de Noël ne sont pas attaqués en tant que symboles religieux, mais en tant que symboles identitaires de la culture majoritaire. Parce qu’ils représentent la société d’accueil. Ce n’est pas l’athéisme qui a déclaré la guerre à Noël. C’est le multiculturalisme. Son objectif: déchristianiser l’espace public. Et rompre nos liens avec la civilisation occidentale. Tout ça au nom de la «laïcité ouverte». La culture de la société d’accueil n’est plus qu’une culture parmi d’autres. Elle doit s’effacer. Dites le contraire, on vous soupçonnera de xénophobie.
Cette guerre contre Noël serait pourtant sans résultat si elle rencontrait une certaine fermeté chez nos élites. Mais celles-ci ont le «trouillomètre» très sensible. En fait, la guerre contre Noël met en scène la rage multiculturaliste des uns et la peur identitaire des autres.
Soyons clair. Tous les citoyens sont égaux devant la loi. Cela va de soi. Mais toutes les religions ne sont pas égales devant l’identité. Le Québec n’est pas une page blanche.
Le christianisme a laissé une empreinte profonde sur la civilisation occidentale. Et le peuple québécois appartient à la civilisation occidentale. Mieux vaut l’assumer.
Je l’ai écrit 100 fois, je l’écrirai une 101e fois : il ne faut pas confondre l’ouverture à l’autre avec le reniement de soi. Un jour, j’aimerais ne plus avoir à l’écrire.