La désindustrialisation de la France s’est accélérée au cours de la crise de 2008-2009. Près de 200 sites ont fermé en 2011.
La désindustrialisation de la France, entamée depuis les années 1970, a été fortement accélérée par la dernière crise économique. Depuis 2008, l’observatoire de l’investissement de Trendeo, dont les conclusions ont été publiées ce mercredi [28 décembre 2011] dans Les Echos, a comptabilisé près de 900 fermetures d’usines.
400 d’entre elles ont été réalisées en 2009, année où la crise a été la plus forte et où l’emploi industriel a connu une véritable saignée. Mais 200 sites ont encore fermé en 2011. Parallèlement, près de 500 sites industriels se sont malgré tout installés en France. Au total, la France compte aujourd’hui 385 usines de moins qu’en 2009.
En termes d’emplois, cette évolution est désastreuse. Le recul de l’emploi n’est pas nouveau. Rien qu’entre 2000 et 2010, 500.000 postes ont été perdus dans ce secteur. Mais la crise de 2008-2009 a là encore, parallèlement aux fermetures d’usines, accéléré le processus. Si le luxe, l’aéronautique et l’agroalimentaire s’en sortent mieux, les créations d’emplois enregistrées dans ces branches ne suffisent pas à compenser les pertes déplorées ailleurs, notamment dans l’automobile.
Depuis trois ans, 100.000 emplois industriels ont été détruits, compte Trendeo. Au premier trimestre 2011, sous l’effet d’une amélioration de la conjoncture, l’hémorragie a été temporairement stoppée. Le secteur avait créé des emplois (1.300), pour la première fois depuis 2001.
Mais les chiffres sont à nouveau repartis à la baisse en septembre, poussés par la crise de la dette. PSA, par exemple, a annoncé en novembre dernier la suppression de 4000 postes en France.
Selon Trendeo, le phénomène est en train de s’amplifier. La perspective reste négative en 2012 avec une entrée en récession annoncée de l’économie française et des perspectives internationales médiocres.