Que n’eut-on entendu si Claude Guéant ou Marine Le Pen avaient dénoncé une « africanisation de la France » comme vient de le faire la candidate écologiste Eva Joly pour qualifier le mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy !
Mais la juge franco-norvégienne semble au-dessus des lois lorsqu’il s’agit de faire la leçon aux uns (les Africains) et aux autres (les Français).
Le débat politique, pour ne pas sombrer dans la démagogie, doit éviter les raccourcis faciles et les exercices de stigmatisation personnelle. Eva Joly, qui s’est auto-proclamée candidate de la morale publique, ferait bien de réfléchir à cela avant d’insulter un continent entier pour tenter (vainement) d’affaiblir un adversaire électoral.
On peut penser ce que l’on veut du bilan de Nicolas Sarkozy ; et l’opposition est dans son rôle en le critiquant vertement ; mais l’insulte (a fortiori raciste) n’est jamais la solution pour convaincre les électeurs. Les petites phrases méchantes d’Eva Joly faisaient sans doute recette dans les prétoires (où ses adversaires n’avaient certes pas le droit de lui répondre, ce qui facilite les choses) mais elles sont inadaptées au débat politique.
De toute façon, et au-delà de la campagne présidentielle, c’est tout un continent qu’Eva Joly a insulté avec sa morgue nordique. Que ça lui plaise ou non, tous les peuples du monde (à commencer par la France) n’ont pas pour destin de se transformer en démocraties scandinaves, et l’Afrique dans sa diversité (éhontément ignorée par Eva Joly) aurait bien des leçons de civisme, de démocratie et de respect de l’autre à donner à la candidate écologiste.
Le niveau de démocratie d’un pays ne se limite pas à son taux de corruption… Robespierre, Saint-Just et Anders Breivik étaient des incorruptibles !