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Le modèle batave a du plomb dans l’aile. Les Pays-Bas qui pensaient être à l’abri des remous grecs et de la crise bancaire, sont rattrapés par la crise. De sévères baisses de pouvoir d’achat sont annoncées pour 2012. C’est le blues des polders.

Les réductions budgétaires n’en finissent plus : aux 18 milliards annoncés peu après la constitution du gouvernement, en octobre 2010, Jan Kees de Jager, le ministre des finances rajoutait récemment une rigueur d’au moins 5 milliards pour 2012. Et cette semaine, la cerise du gâteau de 2013 vient de tomber : les Néerlandais devront se serrer la ceinture de quelques crans afin de trouver 7 milliards d’économies supplémentaires.

Le Nibud (institut national de prévisions budgétaires) ajoute son grain de sel à cette soupe à la grimace : il annonce de sévères pertes du pouvoir d’achat aux Pays-Bas pour l’année 2012. Le manque à gagner s’étalera de 1,25 à 2,5 % selon les revenus et la situation des familles.

Suppression d’aides sociales

Mais cette perte de pouvoir d’achat, cumulée aux effets des coupes budgétaires dans les aides sociales, représente une véritable catastrophe pour certaines catégories de la population.

C’est pour les familles monoparentales que les changements seront les plus pénibles. En effet, une femme seule avec un enfant et qui travaille à temps partiel ne pourra plus recevoir d’aide sociale, comme c’était encore le cas en 2011. Cela représente une perte de revenus de 752 euros, soit près du tiers de son revenu…

Et pour corser le tout, un autre institut, le Bureau de planification sociale et culturelle, annonce le doublement du coûts des soins de santé pour 2030. En cause, le vieillissement de la population, mais aussi l’augmentation astronomique du coût des soins.

Ces chiffres prennent aussi en compte les soins aux personnes handicapées, en hôpital ou en soins à domicile. En 2011, ils étaient 1,2 million à bénéficier de ces services pour un total de 11 milliards.

En 2030, les prévisionnistes estiment que les bénéficiaires atteindront le nombre de 1,6 million mais que l’augmentation des prix des prestations explosera les budgets de la sécurité sociale jusqu’à 25 milliards d’euros.

Les Néerlandais n’ont plus besoin de John Lee Hooker pour leur chanter le blues du Delta : ils vivent maintenant le blues des polders.

Myeurop

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