Bloc-notes d’Ivan Rioufol dans Le Figaro.
Le courage, parlons-en ! Tous les prétendants à l’Élysée s’en réclament, mais peu le pratiquent. […]En réalité, le mal-vivre est plus profond. Il est celui d’une nation qui doute de sa cohésion, à force d’avoir été abîmée par indifférence. Cette détresse, qui l’entend ?
Se méfier des illusions d’optique : la bipolarisation, qui oppose à nouveau l’UMP au PS sur fond de courbes, de taxes et d’avis d’experts, masque l’autre débat qui fait causer la France silencieuse sur sa propre place dans son propre pays. Ils sont nombreux à ne pas se reconnaître dans les programmes aseptisés qui font croire que les financiers sont la cause de nos maux et que seul le prix de l’essence nous tourmente. […]
Le phénomène le plus spectaculaire et le plus occulté est celui que l’écrivain Renaud Camus nomme Le Grand Remplacement (Éditions David Reinharc) ; c’est-à-dire les substitutions de population qui s’opèrent, avec la stupéfiante abdication de tous, dans certaines villes et certains territoires et qui tournent le dos au processus d’assimilation constitutif de l’unité nationale.