Alors que la candidate du FN se bat pour que les parrainages soient anonymes, Yves Paccalet, élu Europe Ecologie-Les Verts affirme qu’il se réjouira si Marine Le Pen n’obtient pas ses 500 signatures.
En vérité, je vous le dis : la tête sur le billot, je refuserais ma signature au Front national. Et si Marine Le Pen ne réunissait pas ses 500 parrainages, je ferais péter le champagne !
J’ai une signature. Je suis un parrain putatif. Une sorte de souteneur. Je détiens l’une des quelque 45.000 signatures qui peuvent, en devenant 500, autoriser une candidature à l’élection présidentielle. Je possède ce privilège parce que je suis élu régional. Je n’ai que cette griffe. […]
Mon paraphe ira à Eva Joly, même si j’ai toujours été contre une candidature écologiste à l’élection présidentielle. Mais je me pose la question philosophique et politique élémentaire : sachant que la démocratie doit représenter tous les citoyens, et que les leaders reconnus de certains courants d’opinion n’auront pas facilement (ou pas du tout) ces 500 signatures, pourrais-je, en conscience, aider l’un d’eux ?
Ma «conscience» me susurre que la République exige la pluralité. Que la démocratie requiert la représentation du citoyen quel qu’il soit. Au nom de ce principe, je pourrais offrir mon soutien à presque tous les postulants actuels au poste de Grand Chef de la France.
J’ai dit «presque»… Car, ici, le vieux débat resurgit : la démocratie doit-elle pousser l’esprit de démocratie jusqu’à ouvrir les allées du pouvoir à ceux qui veulent la détruire ? La République doit-elle nourrir en son sein les ennemis de la République ? […]