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Démission, démission ». Le volume des cris augmente alors qu’un cadre du Centre éducatif fermé de Tonnoy franchit la grande porte en ferraille de l’ancien « château ». Derrière les banderoles, une sono crache de la musique depuis le coffre d’une voiture.

On recense quelques personnes grimées, en « coqs français bleu-blanc-rouge », pour dénoncer, avancent certains salariés d’origine maghrébine « une discrimination » à leur endroit.

Ce rassemblement d’une trentaine de personnes, piloté par le syndicat Sud qui avait lancé en novembre une « bombe » -une lettre ouverte pour dénoncer les « dysfonctionnements » du CEF- visait hier à faire entendre « des revendications pour un redémarrage du centre dans un climat de confiance et de coopération ».

Ouvert en 2004 avec la loi Perben, le centre fermé accueillait en 2011 une douzaine de mineurs multi-récidivistes. En raison notamment des « soubresauts » au sein du CEF, leur nombre avait été réduit à 6. « Ils sont actuellement 10 », détaille un éducateur-manifestant, « pour seulement 7 personnels au lieu de 12 normalement…» Parmi les salariés en colère, certains disent s’être vus proposer récemment « une rupture conventionnelle de contrat », ou un « licenciement à l’amiable ». Inacceptable, ont-ils répondu, mais « une suite logique », d’après eux, aux dénonciations des faits à l’automne. « On nous prend pour des sous-hommes », lance l’un qui a cumulé les CDD. « Il manque au CEF une approche pédagogique, ça ne se gère pas comme une industrie », appuie un autre, intervenu par intermittence dans la structure.

Pour Nicole Charpentier-Bajic, le diagnostic de l’enquête qui devrait être rendu fin mai doit « permettre de clarifier la situation ». Toutes les parties seront entendues les semaines qui viennent. Y compris les 4 salariés menacés de licenciement parce que, souligne-t-elle, « leur comportement a été inacceptable ou leur travail ne correspond pas aux attentes…» L’accusation de « discrimination » ? « Entendre ça, ça fait mal, nous sommes une association laïque à caractère social, ce n’est pas notre vision…» (…)

Est républicain

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