Gilles Kepel, auteur de l’enquête Banlieue de la République sur les communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil ( épicentres des émeutes de 2005), participait à un débat au Sénét sur le thème «Banlieues, quelles propositions pour demain ?».
Je ne veux pas de députés des noirs, de député des beurs, de député des meufs, des feujs… Mais il n’est pas acceptable que toute une partie de la population ne soit pas représentée. Si on continue comme ça, il ne faudra pas venir pleurer au communautarisme.
Appuyant là où ça fait mal, Kepel met le parti socialiste face à ses responsabilités, «Dès l’été 1981, à peine deux mois après le triomphe électoral de François Mitterrand, la banlieue lyonnaise explosait. Les années Mitterrand ont aussi été celles des ravages du chômage et de la toxicomanie dans les quartiers.» […]
Et pour que les erreurs du passé ne se reproduisent pas, le sociologue fait des propositions concrètes, «Il faut que dès les prochaines législatives, on puisse voter pour des députés issus des cités.» S’il précise qu’il n’est pas favorable au principe de discrimination positive, Gilles Kepel déplore le manque de mixité au sein de la représentation nationale. […]