BRASILIA – L’armée brésilienne a pris le contrôle de l’État brésilien de Bahia en raison d’une grève de la police militaire qui a déclenché une vague d’insécurité qui a fait 75 morts, ont annoncé dimanche les autorités.
2 600 militaires de l’armée de terre, de la Marine et de la Force nationale de sécurité ont été envoyés depuis vendredi dans cet État du nord-est du Brésil pour rétablir la sécurité, à la suite du refus des policiers militaires de mettre un terme à leur grève, déclarée illégale par la justice et qui en était dimanche à son cinquième jour.
«L’État de droit ne permet pas d’abuser du droit lui-même. Cette grève, dans la manière dont elle est menée, est inacceptable», a déclaré le ministre de la Justice, José Eduardo Cardozo, qui s’est rendu samedi dans l’État de Bahia en compagnie de responsables militaires.
Les grévistes exigent une augmentation de 50% de leurs salaires, de meilleures conditions de travail et une amnistie pour tous ceux qui ont pris une part active au mouvement de protestation.
La grève, suivie selon les autorités par un tiers des 31 000 policiers, a entraîné une recrudescence des meurtres et des agressions à deux semaines du début du Carnaval qui attire des millions de touristes dans cet État du nord-est du Brésil.
En cinq jours, on a dénombré 75 meurtres dans l’État, dont la majorité dans la capitale, Salvador, et ses environs, selon un bilan diffusé dimanche par la Sécurité publique.
Le nombre des victimes d’agressions ayant entraîné la mort a doublé par rapport à la même période de l’an dernier, selon l’organisme public Agencia Brasil.
Samedi, le gouverneur de Bahia, Jaques Wagner, a affirmé qu’une partie des crimes de ces derniers jours avaient pu être commis «sur ordre des criminels qui se sont sont autoproclamés chefs du mouvement (de grève)».
Un groupe de grévistes armés – dont une douzaine fait l’objet de mandats d’arrêt – s’est installé au siège du Parlement à Salvador et compte y rester jusqu’à ce que le gouverneur obtienne leur amnistie, a révélé le journal Folh de Sao Paulo. «Le gouvernement sait que 99% de nos hommes sont armés. S’il essaie de nous déloger, il y aura un bain de sang», a déclaré un des policiers au journal sous le couvert de l’anonymat.
Les troupes fédérales ont poursuivi dimanche leur déploiement sur des points stratégiques de Salvador.
En 2001, la police militaire de Bahia avait observé une grève d’une semaine pour réclamer une augmentation de salaires.
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