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« Le Soir » lance une enquête sur les tabous de la société belge. Un sujet fort à-propos. Des petites incivilités aux grands conflits de civilisations, il ne se passe plus trois jours sans que surgisse une polémique sur la liberté d’expression et ses limites.

Pour faire court, on dirait qu’il y a deux camps : d’une part ceux qui estiment que le discours public doit être bridé par une morale interdisant que soient dits un certain nombre de choses, au nom de la lutte contre la discrimination, le sexisme ou même au nom du respect de confessions ou de convictions.

Ceux-ci nourrissent en général une vision de la société en castes, issue de la lutte des classes, dépeignant la société en rapports de forces entre dominants et dominés. Ils sont souvent idéologiquement nappés dans un égalitarisme débridé et hurlent à la discrimination, à la première déclaration qui pourrait être vue comme une attaque vis-à-vis de n’importe quel groupe minoritaire.

D’autre part, il y a ceux qui estiment que tout, absolument, peut être dit ; que toute vérité est bonne à dire ; toute réalité bonne à décrire, même celle qui repose sur des arguments fumeux et populistes, quitte à conduire à l’amalgame au nom d’une liberté dévoyée. Ceux-là se retrouvent parfois à stigmatiser, avec un humour fin comme du bitume, des  “Norvégiens”, même là où rien n’atteste leur présence, et tentent même de hisser la réprobation publique de leur petit racisme ordinaire en sacrifice de la pensée libre contre le gauchisme moralisant.

Et au milieu, il y a, je crois, des tas de gens qui ne se reconnaissent dans aucune des deux postures, comptent les points et essaient de s’accrocher à deux-trois convictions.(…)

Rtbf.be

 

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