Addendum du 09/02/2012 :
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant réclame l’expulsion de Mohamed Hammami, fondateur de la mosquée Omar (XIe arrondissement de Paris), liée au Tabligh.
« On ne s’occupe pas de politique »
« Non, non, non », proteste le responsable de la mosquée, il évoque un malentendu :
« Le cheikh a parlé des relations entre les époux : quand le mari dit non, la femme doit dire non. Quand le mari dit oui, la femme doit dire oui. Bien sûr, si la femme n’est pas d’accord, elle peut discuter mais le mari a finalement raison. »
Excédé, il ajoute qu’il ne comprend pas :
« Nous, on n’embête personne. On ne boit pas, on ne mange pas de “halouf” [porc, ndlr], on ne sort pas dans la rue le soir. Après 19h30, on s’enferme dans nos maisons. »
Dire que personne n’est « embêté » rue Jean-Pierre Timbaud serait exagéré : il est arrivé par exemple que des femmes fumant dans la rue pendant le ramadan se fassent cracher dessus. (…)
La mosquée Omar et le Tabligh
Cette dernière phrase, en apparence banale, contient toute l’idéologie des fidèles de cette mosquée. Si rien ne la distingue des autres lieux de prières musulmans de France, la mosquée Omar reste l’un des hauts lieux du Tabligh en France.
Ce mouvement, sorte d’évangélisme musulman, repose sur le « khourouj » (la sortie) ; ses membres doivent propager l’islam, « prêcher à Allah et sortir dans la voie d’Allah », indique « Tabligh, étape IV » (éd. Le Figuier), l’un des livres de référence du mouvement. C’est dans ce même ouvrage que l’on retrouve au mot près la phrase du responsable de la mosquée (…)
Le ministère de l’Intérieur reproche à Mohamed Hammami d’avoir tenu des prêches antisémites. La commission, qui devait statuer sur son cas, a reporté sa décision.
Un demi-siècle après l’avoir quittée, Mohamed Hammami va-t-il être contraint de retrouver sa Tunisie natale ? Considéré par le ministère de l’Intérieur comme un imam radical, le directeur de la mosquée Omar (Paris XIe) est visé par une procédure d’éloignement qui devait être étudiée ce mardi par la Commission nationale des expulsions. Une décision portée à la connaissance de l’intéressé à la mi-janvier, après que le ministère de l’Intérieur a été informé de la tenue de prêches virulents “à caractère antisémite”.
La commission a décidé aujourd’hui de renvoyer sa décision, a appris l’AFP de source proche du dossier. La date à laquelle ce cas devra être étudié n’a pas été précisée. […]