L’intégralité de la pièce a pour fil rouge un certain Abulkassem, nom étrange qui revient sans cesse. Quel est cet objet théâtral non identifié ?
(…) Il devient une espèce de Ben Laden, l’auteur de tous les maux. Une pénurie d’épices ? Abulkasem est le coupable désigné. Un problème financier ? Abulkasem est responsable. Une recrudescence des viols ? Encore Abulkasem ! Il est le bouc émissaire, l’ennemi public numéro un qui doit comparaître devant la société et les responsables politiques. (…)
(…) En effet l’auteur a beaucoup de mal à avoir une existence « normale ». Malgré une mère suédoise, on le renvoie sans cesse à ses origines, ou plus précisément à celles de son père, immigré tunisien. On ressent tout cela dans la pièce sur laquelle nous avons d’ailleurs travaillé ensemble. Mais au-delà de ça, Invasion ! est une comédie politique qui aborde le choc des cultures, les problèmes d’identité.
La pièce doit-elle rester de l’ordre du divertissement ?
-Il s’énerve – Je n’aime pas ce mot ! C’est bon pour ceux qui n’ont rien à branler dans leur tête. En Afghanistan, certains se divertissent en regardant une femme se faire lapider. En Irak, assister à une pendaison est aussi un divertissement. Moi je situe mon spectacle ailleurs, j’aborde les problèmes de racisme.