L’inauguration par Renault de son usine géante au Maroc a réveillé jeudi la polémique sur les délocalisations et le “produire en France”, débat au coeur de la campagne présidentielle.
Politiques ou syndicales, les critiques les plus virulentes, que le constructeur détenu à 15% par l’Etat français tente de désamorcer en assurant que le site de Tanger donnera aussi du travail à ses salariés dans l’Hexagone, sont venues de la droite et de l’extrême-droite.
Ancien ministre de l’Industrie, le député-maire UMP de Nice Christian Estrosi a accusé Renault de “jouer contre la politique du gouvernement et contre l’industrie française”, tout en jugeant “normal” qu’une entreprise en quête de nouveaux marchés “construise des usines dans des pays émergents”.
“Il est dangereux et insoutenable pour notre pays que Renault, dont l’Etat est le premier actionnaire, réalise du dumping social au Maroc pour produire des voitures destinées à l’Europe et à la France”, a-t-il dénoncé.
Parlant d’un “véritable scandale”, Louis Aliot, numéro deux du Front National, a appelé à “taxer ces voitures qui vont revenir en France pour concurrencer les voitures produites en France”. (…)