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Le premier ministre turc veut “former une jeunesse religieuse” et non pas une “jeunesse droguée”. Cette nouvelle entorse au “modèle laïc turc” inquiète à Istanbul politologues, universitaires et journalistes. Erdogan dévoile-t-il son but profond, à savoir islamiser la société turque?

Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan vient d’ouvrir la boite de Pandore de l’Islamisation de la Turquie, en déclarant vouloir que “la jeunesse turque soit élevée de manière religieuse”.

(…) Optimiste, Huseyin Korkut insiste sur la très forte demande sociale pour “davantage de religiosité”. Il en veut pour preuve le succès des imams hatip qui comptent 300 000 élèves contre 60000 en 1999.

Quid en revanche de l’enseignement public traditionnel dans un pays dont la moitié de la population a moins de 30 ans? Les cours obligatoires de religion -centrés sur l’islam sunnite- ne datent pas du gouvernement AKP, mais ont été imposés après le coup d’état militaire de 1980.

En revanche ces dernières années, la théorie du créationnisme a fait son entrée dans les manuels scolaires pour contrecarrer la théorie de l’évolution.

Les adeptes du créationnisme trouvent des relais très efficaces dans les administrations locales pour organiser des expositions de fossiles s’en prenant ouvertement au darwinisme. La tâche est, en revanche, plus compliquée pour les défenseurs de la théorie de l’évolution qui critiquent aussi la mainmise du gouvernement sur les organisations scientifiques comme la Tubitak et sur les départements scientifiques universitaires.

Même questionnement autour de la montée en puissance de la direction générale des affaires religieuses (Diyanet). Liée au premier ministère, cette institution, fer de lance de l’islam sunnite, est chargée de nommer et rémunérer les imams et de superviser la construction des mosquées.

Or dans le budget de l’Etat pour 2012, elle bénéficie l’une des plus fortes hausses de budget (+22%). Son programme stratégique 2012-2016 est ambitieux et inclut notamment des voyages d’écoliers à la Mecque et une coopération étroite avec le ministère de la famille. (…)

Myeurop

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