Elle balaie tout sur son passage, la vague bleue Marine. La fille de Jean-Marie Le Pen n’a jamais été aussi haute dans les sondages et fait trembler les candidats à la Présidentielle française du 22 avril prochain. Une équipe de Temps Présent l’a suivie dans le nord de la France, un bastion de la gauche, où, désormais, les classes ouvrières basculent par familles entières dans le camp du Front National.
Dans des régions traditionnellement à gauche comme le Nord Pas-de-Calais, le Front National de Marine Le Pen a fait un carton aux dernières élections cantonales. En Moselle, des membres de la CGT, le syndicat historiquement communiste, ont même rejoint les rangs du FN et se présentent sur leurs listes électorales aux élections locales. Temps Présent a tourné plusieurs semaines dans ces régions industrielles afin de comprendre pourquoi ces ouvriers profondément de gauche se tournent vers “l’extrême droite”, pourquoi ils se laissent si facilement séduire par le discours populiste et la vague bleue, qui emporte tout sur son passage.
“Comment résister au discours du FN dans une région où les usines laissent la place aux mosquées, là où beaucoup ont connu plusieurs licenciements. A défaut des urnes le FN a déjà pénétré les esprits.” – TSR.
“Les villes françaises ont changé, la population que vous rencontrez dans les transports en commun, dans les écoles, dans les grandes surfaces a changé. Il y a ce sentiment de ne plus être chez soi, comme avant, c’est ce qu’on appelle de manière un peu prétentieuse la fameuse crise d’identité.” – Pascal Perrineau, politologue.
“Qu’y a-t-il de révolutionnaire, de courageux, à être aux Jeunesses Socialistes ou à l’UMP ? Quand on est au FN il y a un vrai courage politique, il y a un vrai esprit subversif, ça ne laisse personne indifférent.” – Nicolas, 21 ans, militant FN.
TSR / Temps présent – 09/02/2012