On ne pourra plus prétendre que les nostalgiques de l’Algérie française manquent d’humour.Hier matin, dans la salle du Claj où la Ligue des droits de l’Homme (LDH) organisait un colloque sur la fin de la guerre en 1962, ils s’étaient tous regroupés… à l’extrême gauche.
Dans le coin opposé, à portée d’invectives, des dizaines de militants de la LDH, du Mrap, des élus communistes et des délégués syndicaux parés à la joute verbale.
Un cocktail détonant – garant d’un débat sous tension.
Et tension il y a eu !
Denise Vanel, présidente de la section niçoise de la Ligue des droits de l’Homme, n’a que le temps de remercier les« associations » et les« historiens présents ». Déjà, une silhouette se dresse et éructe :« Et l’association des égorgeurs ? Historiens de mes couilles ! »La présidente s’étrangle. « Vous pourrez vous exprimer plus tard. Pour l’instant, je vous demande de vous taire !»
« Les fachos, dehors ! »
Un premier intervenant, Gilles Manceron, tente d’expliquer « pourquoi une issue pacifique comme en Afrique du Sud n’a pas été possible. » Il met en cause « l’attitude de l’OAS. » Ses propos suscitent un tollé.
« Vous racontez n’importe quoi,s’indigne un retraité au regard noir. L’agresseur, c’était le FLN. Ses membres n’étaient pas des enfants de chœur ! »
« Comparer avec l’Afrique du Sud, c’est n’importe quoi, vocifère un autre. En Algérie, c’était une guerre de religion ! »
Dans la salle, des voix exigent le silence. Une dame s’exclame : « Les fachos, dehors ! » Un homme s’étonne :
« Pourquoi fachos ? On est des fachos parce qu’on n’est pas d’accord avec vous ? » (…)