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Deux sites américains de futurologie, New Geography, qui s’intéresse à l’urbanisme et la ville de demain et Marginal Revolution, dont le sujet est la nouvelle économie monde, s’accordent sur une prévision: le marché de l’emploi des prochaines années et plus encore des prochaines décennies n’aura plus rien à voir avec celui que nous connaissons… Et qui fonctionne de plus en plus mal.

New Geography définit les trois lois du marché du travail de demain:

1 Les gens auront des emplois que les ordinateurs ne pourront pas remplacer.

2 Un marché mondial du travail signifie des salaires moins élevés et moins d’opportunités pour de nombreuses carrières. (Mais aussi pour le consommateur cette fois, des produits meilleurs et moins chers et un meilleur niveau de vie).

3 Les spécialistes deviendront de plus en plus des employés pour des missions et des tâches précises et de moins en moins des salariés avec des carrières longues dans la même entreprise.
New Geography remet aussi en cause l’opinion généralement admise que les professions scientifiques dites STEM (Science, Technologie, ingénierie [Engineering en anglais] et Mathématiques) sont par définition les plus porteuses. Et cela pour deux raisons: de nombreuses tâches réalisées auparavant par des ingénieurs sont assurées de plus en plus fréquemment par des systèmes informatiques (la loi 1) et bon nombre de ses métiers technologiques sont soumis à une concurrence planétaire (loi 2).

«Le travail que faisait un ingénieur en électricité il y a 25 ans n’a quasiment plus rien à voir avec ce qu’il fait aujourd’hui. Les ordinateurs accomplissent la plupart des tâches que des personnes faisaient dans le passé- ils dessinent les circuits, font les plans, organisent les processus de production… Ingénieur en électricité est une profession soumise à la loi numéro 1: concurrencée de plus en plus par l’informatique

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’évolution est la même, avec quelques années de décalage, dans le domaine de l’informatique. «Le travail des spécialistes de l’informatique est lui-même de plus en plus informatisé…» Contrairement à ce qu’il se faisait il y a 20 ans, ils sont de plus en plus des assembleurs de briques et d’éléments logiciels et techniques et de moins en moins des concepteurs. Enfin, c’est sans doute la profession la plus «mondialisée». Rien de plus simple que de mettre en concurrence des informaticiens français, indiens, ukrainiens et marocains.

Pour Marginal Revolution et New Geography, l’éducation est évidemment la clé de l’emploi, mais «seulement le premier pas… Le principe de base est que les jeunes doivent développer un ensemble unique de compétences qui vont au-delà de l’éducation et de la formation… Il faut devenir des experts, des passionnés…»

Slate

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