Avant de devenir professeur en zone sensible, Pierre Pirard a longtemps été chef d’entreprise. De cette double expérience, il tire aujourd’hui quelques idées de réforme de l’école dont pourraient bien s’inspirer les candidats à la prochaine élection présidentielle. Alors, comment tirer les élèves en difficultés vers le haut, comment repenser l’école et estomper les inégalités ?
Pierre Pirard : La première chose à faire est d’instaurer la mixité dès la maternelle, et on ne peut y arriver que par un système de quotas.
Pierre Pirard :Vous savez, je travaille déjà dans un établissement qui fait de la discrimination positive, sauf qu’il s’agit en l’occurence de discrimination parle budget : j’ai la chance de pouvoir travailler dans des classes où il n’y a que 16 ou 17 élèves, et c’est bien.
Mais la discrimination positive ne doit pas se limiter aux moyens financiers, elle doit se faire par des rencontres avec les jeunes et ce, dès le plus jeune âge. Au collège, c’est trop tard. Il faut provoquer ces rencontres entre différentes cultures dès la maternelle.
Il faudrait s’assurer que dans chaque école huppée, il y ait 20 ou 25 % d’élèves issus de milieux défavorisés. L’intégration sera alors beaucoup plus facile.
Il faut ensuite faire en sorte que cette discrimination positive soit rendue possible dans les faits avec la mise en place d’un réseau de transports adapté. Les Américains l’ont déjà fait avec leur système de “bussing”, – les cars jaunes – ; Les Français y travaillent mais il faut vraiment favoriser cette interaction entre les ghettos, qu’ils soient favorisés ou non. (…)