L’ex-étudiant en cinéma voulait un film sur les relations franco-arabes à Poitiers. Autant dire qu’il connaît bien le sujet, lui qui a déjà mené son projet d’études sur les traces de la bataille de Poitiers à Vouneuil-sur-Vienne.
Cette fois, Fabrice Marache penche sa caméra sur les fondations de la grande mosquée de Poitiers- qui se construit rue de la Vincenderie à Buxerolles. « Pour moi, c’était le prolongement du premier film.
J’ai rencontré l’imam au moment où le permis de construire a été déposé. Il s’agissait d’un projet architectural d’envergure, et la création de ce bâtiment avait une dimension symbolique forte. »
L’Islam qui se montre
En 2008, les premiers parpaings sont posés. La caméra commence à tourner. Et les langues à se délier. « C’est intéressant de remettre cette mosquée dans un contexte, de voir qu’elle sort de terre à une époque ou l’Islam se donne à voir dans des lieux qui lui sont propres.
C’est toute l’histoire de l’immigration maghrébine en France ! A Poitiers, il n’y avait rien, avant les années 80 avec la petite mosquée de la rue des Troubadours. Dans les années, 2000, on est sur un projet d’envergure… »
Pas de chocs des témoignages dans le film de Fabrice. « Bien sûr, il y a eu des affiches racistes et des messages sur internet… mais globalement, cette opposition est restée marginale », estime-t-il. « Dans le quartier, il y a bien eu des questions lors des réunions d’information, mais rien de violent ». De toute façon, Fabrice a plutôt donné la parole aux personnes liées de plus ou moins près au projet. Jacques Santrot, l’ancien maire, ou Mgr Rouet, l’ex-évêque donnent leur point de vue. Notre collègue et journaliste Jean-Michel Gouin aussi. « Beaucoup de Poitevins voient évoluer ce projet dans les journaux. Car finalement, on la voit peu cette mosquée alors qu’elle est au cœur de la ville. (…)