Pour Jean Daniel, il ne faudrait pas en venir à nier la poussée islamiste – sous le prétexte qu’elle est exploitée par le «populisme xénophobe».
Cette réalité, c’est le spectre de l’islamisme (et non de l’islam) qui hante le début de ce XXIe siècle. Depuis le 11 Septembre 2001, tout est changé, mais depuis le Printemps arabe, tout est devenu possible.
Les libres comportements doivent-ils être privés ou peut-on tolérer qu’ils soient publics ? S’agissant du port du voile ou des prières dans la rue, on peut soutenir que la pratique de la foi doit rester une affaire privée et se cantonner dans l’intimité des foyers ou des lieux de culte. Certains répondront que la république laïque et républicaine avait fini par tolérer jadis les processions et même, parfois, le maintien provisoire des crucifix sur le mur des écoles.
Mais le problème rebondit lorsque l’ostentation des comportements religieux, qui n’était pas choquante lorsqu’il s’agissait de l’Eglise catholique, le deviendrait avec l’islam que l’on soupçonne de vouloir à la fois rassembler mais aussi défier. Eh bien oui, depuis un certain temps, il y en avait en France des manifestations ostentatoires nourries par des prédications qui se référaient à la poussée de l’islamisme dans le monde arabe. Reconnaissons notre embarras. […]