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C’est une situation confuse que révèle l’évaluation des discriminations raciales au Luxembourg par la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI).

De loin, le tableau pourrait séduire: seules onze plaintes pour violences racistes ont été déposées à la police entre octobre 2009 et juin 2010, et le Centre pour l’égalité de traitement créé en 2008 n’a reçu que seize plaintes pour actes racistes entre début 2010 et juin 2011. Le Luxembourg serait-il un eldorado de la tolérance et de l’entente parfaite entre les peuples?

La réalité semble malheureusement tout autre. Le rapport de l’ECRI énumère sur une trentaine de pages les divers accrocs relevés au Grand-Duché, de l’emploi à l’éducation en passant par le traitement des Roms et des demandeurs d’asile. Pour conclure à un racisme «latent» de la population.

Si aussi peu de plaintes sont enregistrées, c’est certainement parce que les victimes ne savent pas vers qui se tourner. L’ECRI voit d’un mauvais œil le fait que plusieurs institutions soient dotées de compétences dans la lutte contre la discrimination: le Centre pour l’égalité de traitement, le médiateur, la Commission consultative des droits de l’Homme, l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration et la peu connue commission permanente spéciale contre la discrimination raciale du Conseil national des étrangers.

Toutes ces entités partagent un manque criant de visibilité voire de moyens. Et celle qui devrait être le fer de lance de la lutte contre les discriminations, le Centre pour l’égalité de traitement, ne peut même pas agir en justice. Un «manque de volonté politique» selon le Comité de liaison des associations d’étrangers (CLAE).

Le Quotidien

Le pays a fait des progrès mais des préoccupations demeurent…

Dans un rapport publié ce mardi, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) demande au Luxembourg de poursuivre ses efforts pour lutter contre les inégalités. Des inégalités qui sont là et que l’organe européen ne manque pas de pointer du doigt. Selon l’ECRI, «l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise est entravée par la nécessité de réussir une épreuve d’évaluation de la langue luxembourgeoise parlée», un test jugé «difficile pour un certain nombre d’étrangers».

Il souligne également que «le taux d’abandon de l’école est particulièrement élevé parmi les élèves étrangers»et enfin que, parfois, «les mandats et les compétences des organes de lutte contre la discrimination raciale se chevauchent». Mais le gouvernement n’est pas seul à devoir se réformer.

L’ECRI souligne ainsi le rôle des médias qui «continuent de mentionner l’origine ethnique ou l’expression linguistique d’une personne arrêtée sans que cela soit nécessaire pour la compréhension de l’information».

L’Essentiel

 

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