Le Bondy Blog fait le portrait Khaddouma, d’origine marocaine, naturalisée en 2007 «qui a eu 5 ans pour se forger une opinion politique». Opinion que cette mère de famille exprimera au suffrage universel dans quelques semaines. Khaddouma, qui porte le voile, veut aussi rester elle-même, car pour elle, devenir française ne signifie pas changer d’apparence.
Deux ans et demi passent avant qu’elle n’obtienne enfin sa naturalisation, en 2007. Un simple rendez-vous, de la paperasse… Six mois plus tard, elle était convoquée à la préfecture de Bobigny pour la remise du document officiel de naturalisation.
Khaddouma, mère de sept enfants, est divorcée depuis une dizaine d’années. Elle est âgée de 56 ans et est actuellement sans emploi. Ses enfants ont tous la nationalité française. Cete femme a eu une enfance difficile et n’a jamais pu étudier quand elle vivait au Maroc. […]
Après son divorce, Khaddouma a dû tout apprendre, elle dont le mari s’occupait de tout. Prendre les transports en commun seule, la langue française. Une soif d’apprendre et de se débrouiller seule l’animait. Vivant depuis un certain nombre d’années en France, elle ne voyait pas la nécessité d’obtenir la nationalité française. Mais les discours sur les immigrés s’aggravant, Khaddouma s’est décidée un jour à franchir le pas. […]
Pour la prochaine présidentielle, son choix se fera en partie en fonction de ce que votera son entourage, en commençant par ses enfants, puis ses amies. Son intention s’est d’abord, dans un premier temps, sur le Parti socialiste. Mais avec l’épisode de la loi du 17 janvier 2012 sur les assistantes maternelles voilées et clairement visées par le texte, son regard a changé. «Les socialistes sont désormais classés dans la case des «racistes» pour moi» affirme Khaddouma. Une case dans laquelle son vote n’ira pas, elle qui pensait que chaque parti avait son urne.