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La crise grecque aura coûté plus de 12 milliards d’euros aux banques françaises. BNP Paribas et Dexia ont été les plus touchées, mais aucune n’a été épargnée. Globalement, les expositions résiduelles sur la Grèce sont désormais limitées pour les banques françaises.

La facture totale est colossale. Les principales banques de l’Hexagone et la franco-belge Dexia ont finalement provisionné près de 13 milliards d’euros dans leurs comptes 2011 du fait de la Grèce. La plupart des établissements sont seulement concernés par leur exposition à la dette souveraine de ce pays, en tête desquels Dexia (4,6 milliards en incluant la dépréciation sur neuf mois de Dexia Bank Belgique, cédée en octobre à l’Etat belge) et BNP Paribas (3,4 milliards).

Pour Crédit Agricole SA, en revanche, une bonne part de la charge sur la Grèce provient de sa filiale grecque. Sur un impact total de la crise grecque de 2,4 milliards d’euros sur son résultat net, 943 millions proviennent en fait du plan européen de soutien au pays, le reste ayant trait aux difficultés rencontrées par Emporiki. En coût du risque, la dépréciation des titres souverains grecs a coûté 1,3 milliard d’euros à la Banque verte l’an dernier.

La plupart des banques françaises ont provisionné in fine leurs dettes souveraines helléniques à hauteur de 75 %. C’est le cas de BNP Paribas, de Dexia ou encore de la Société Générale. Crédit Agricole l’a fait à hauteur de 74 %. Ces décotes sont en ligne avec l’accord trouvé en début de semaine sur le plan d’aide européen, qui prévoit un effacement de 73 % de la valeur actualisée de leur dette grecque par les créanciers privés.

Des expositions résiduelles désormais limitées

D’autres banques ont cependant décoté un peu moins, à hauteur de 70 %, comme BPCE ou le Crédit Mutuel-CIC pour son activité bancaire. On ne sait pas quelle sera l’option de La Banque Postale, qui n’a pas encore dévoilé ses résultats annuels. Au premier semestre, elle avait passé une provision de 158 millions d’euros avant impôts pour intégrer une décote de 21 % de ses titres grecs.

Globalement, les expositions résiduelles sur la Grèce sont désormais limitées pour les banques françaises, du moins pour leur activité bancaire ; les plus élevées, celles de Dexia et de BNP Paribas, atteignant respectivement 1,2 et 1 milliard d’euros (sur son activité bancaire). Une partie de l’encours résiduel est en outre couverte par une garantie, ont précisé certaines banques.

Au total, dans le monde, l’ensemble des créanciers privés de la Grèce (banquiers, assureurs, etc.) est censé effacer près de 150 milliards d’euros. Hors Grèce, la France fait partie des pays les plus concernés, au côté notamment de l’Allemagne. Commerzbank a annoncé hier avoir passé une charge de 942 millions d’euros en 2011 et Allianz de 516 millions.

Les Echos

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