La semaine anticoloniale qui débute ces jours-ci est un point de rencontre de la gauche radicale. L’expression apparaît au grand public avec les “indigènes de la république”, en janvier 2005, soit quelques mois avant les émeutes de banlieue de l’automne.
Ces militants appellent à participer au mois de mai 2005 à des assises de l’anticolonialisme. Drapés dans une posture révolutionnaire proche des déclarations tiers-mondistes des années 1960, ils considèrent que la France demeure un état colonialiste et que la révolution reste à faire. Les indigènes ajoutent que Dien Bien Phu fut “une victoire de la liberté, de l’égalité et de la fraternité”, indiquant par là-même l’attachement à une pensée politique.
Le groupe initial est composé de militants aguerris appartenant tous d’une manière ou d’une autre à une des mouvances de la gauche radicale ou du militantisme tiers-mondiste.Leur objectif clairement affiché est de mettre en accusation le passé colonial de la France qui ne passe pas et reste un facteur de discrimination.
Une grande partie des signataires du manifeste appartient au monde universitaire ou de l’édition.
Par la suite les chemins de ces militants se séparent. Une partie d’entre eux fonde le Parti des indigènes de la République qui tient régulièrement des assises et des réunions publiques. Les autres reprennent le chemin des organisations traditionnelles de la gauche radicale et pour certains organisent la semaine anticolonialiste.
(…) Elles s’inspirent des livres et pamphlets de Frantz Fanon (1925-1961). L’étudiant en médecine né en Martinique combat avec la France libre. Il découvre la France lorsqu’il achève ses études.
Il est alors proche du cercle des étudiants coloniaux du PCF, parmi lesquels on compte Jacques Vergès et Pol Pot. (…)
(…) Il s’agit de scruter les déclarations des hommes politiques, de repenser les rapports entre le Nord et le Sud comme le malaise dans les banlieues ou les contrôles au faciès comme une trace de la colonisation.
Ces études sont principalement orientées sur certaines aires géographiques (Afrique du Nord et Subsaharienne) – l’Asie du Sud Est est absente du domaine d’études. (…)