La compagnie aérienne française reclasse ses employés dans sa filiale grecque et y réimmatricule ses avions pour réduire ses coûts. Les syndicats redoutent que la pratique ne s’étende à d’autres compagnies.
Air Méditerranée prend un aller simple pour la Grèce. La compagnie charter française est accusée par ses syndicats de délocaliser ses effectifs en les reclassant progressivement dans une filiale grecque low cost, Hermès Airlines, créée en août dernier. Elle s’apprête également à licencier incessamment sous peu 85 salariés.(…)
La méthode ? Elle est parfaitement légale. Le transporteur aérien a déjà proposé à une trentaine de ses pilotes et personnels navigants de passer sous statut grec, pour un salaire inférieur de 30% en moyenne. Les équipages seraient aujourd’hui exclusivement grecs sur la moitié des vols d’Air Méditerranée. Les syndicat craignent en outre que plusieurs des dix appareils de la maison-mère passent sous pavillon héllène d’ici l’été. « Ils prennent les avions de notre flotte, qu’ils réématriculent en Grèce pour correspondre à la réglementation et pouvoir faire voler des pilotes grecs », s’est insurgé Denier Roumier, délégué syndical à la compagnie, sur Europe 1. « Les salaires sont payés en Grèce, les gens travaillent en France ». (…)